Les nombres pas à pas
L’idée est de vivre avec le corps les déplacements sur la file numérique.
La suite naturelle des nombres est matérialisée au sol à l’aide de cartons peints de dimension 20x20cm. J’ai eu la chance de trouver dans un vide grenier une série de numéros, toute prête, elle était utilisée pour faire des dossards dans des courses de lévriers.
Il est essentiel de toujours diriger le corps vers le nombre le plus grand pour que les expressions « avancer » ou « reculer » sur la file numérique prennent tout leur sens.
Mise en place :
Les nombres sont distribués de façon aléatoire entre les différents participants puis classés en ordre croissant par chacun de façon à ce que le plus petit nombre apparaisse au dessus du tas. Celui qui a le plus petit numéro pose son carton, puis le joueur qui a le suivant le dispose à son tour en gardant un espace d’à peu près un carton (20cm). Les pas pour se déplacer sur la file seront ainsi d’environ 40cm.
Quand la file est constituée, les déplacements se font en marchant à côté de façon à ce que le numéro soit apparent et en nommant le nombre en face duquel on pose le pied. Il est important de verbaliser l’action : « Je suis au 13, j’avance de 5, j’arrive au… Je suis au 20, je recule de 3, j’arrive au… » Le codage de ces déplacements au sol est l’étape suivante : 13+5=18 , 20-3 =17.
Pairs et impairs :
En retournant une carte sur deux, la série des pairs et impairs apparaît tout de suite. Là encore le déplacement en parallèle en faisant des grands pas (des pas de deux) est important pour nommer les nombres, ceux que l’on voit ou ceux qui sont retournés.
En resserrant les cartons, on peut pousser jusqu’aux pas de trois ou de quatre…
Le facteur :
En disposant les pairs et les impairs sur deux lignes face à face, on peut jouer au facteur distribuant le courrier de chaque côté de la rue.
Les compléments :
Le dispositif est pratique pour matérialiser le complément à 10 ou à la dizaine supérieure. En se plaçant au niveau du nombre à compléter, on visualise le nombre de pas à faire pour atteindre l’objectif et on peut le vérifier aussitôt. Là encore le codage du déplacement est important.
L’étape suivante est le décentrage obtenu en plaçant un plot sur le nombre de départ et sur celui d’arrivée. Bien entendu il est essentiel de se positionner du bon côté de la file pour que la suite se déroule dans le sens de lecture, de gauche à droite.
Pour le complément à 10, la consigne peut être de rapporter deux cartons dont la somme des chiffres donne 10. La disposition au sol des résultats permet des observations intéressantes.
Les notions de base des relations entre les nombres : relation d’ordre, nombre précédent, nombre suivant, encadrements par deux multiples de 10 sont à portée de … pied. Cet outil permet aussi de faire le lien entre les représentations en ligne et en tableau.
De 10 à 20, de 70 à 80 et de 80 à 90 :
Beaucoup de collègues ont perdu des cheveux à cause de cette façon bien particulière que la France a choisie pour nommer les nombres. Cet exercice de rangement au sol de la suite des nombres permet de bien identifier le problème. On commence par une première rangée avec les nombres jusqu’à 19, puis une deuxième rangée de 20 à 29, on va ensuite à la ligne pour placer les cartons de 30 à 39… etc, la règle étant de commencer une nouvelle ligne dès que le premier mot utilisé pour nommer le nombre change.
On obtient ainsi une représentation qui permet de voir et de comprendre la singularité de notre système. Il y a des restes de base vingt parmi tous ces nombres censés se construire autour de la base dix. L’alignement des 11, 71 et 91 est bien visible, ainsi que le 12, 72, 92 …etc. Leur particularité est identifiée et sera plus facile à mémoriser.
Les tables de multiplication :
En retournant les cartons sur un rythme régulier, les tables de multiplication se dessinent. La disposition en rangées conforte cette représentation.
Grands jeux :
Ces cartons numérotés trouvent aussi une application pour créer rapidement de grands jeux au sol comme le jeu de l’oie ou des activités comme le carré magique, en grand format pour une résolution collective.
La chasse au trésor :
A l’écart des joueurs, le meneur de jeu cache une photo ou tout objet bien plat sous un des cartons. Par encadrements successifs de plus en plus serrés, les joueurs doivent trouver l’objet caché. Le meneur de jeu répond simplement : « Le nombre que tu proposes est trop grand » ou « Il est trop petit ».
Au début, on peut faciliter la recherche en matérialisant l’encadrement par ses limites supérieures et inférieures à l’aide de deux plots que l’on dispose au gré des propositions ou de deux joueurs qui grâce à leurs déplacements successifs permettent de rendre bien visibles les bornes. Les propositions non cadrées sont ainsi facilement mises en évidence.
Le gagnant devient à son tour meneur de jeu.
Le rangement est encore l’occasion de jouer avec les nombres :
« Donne moi le plus petit nombre, le plus grand, un nombre dont le chiffre des dizaines est… un nombre dont la somme des chiffres est… un nombre multiple de … le nombre qui précède… un nombre compris entre … et … »
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